SoMalté c’est fini, mais ce n’est pas la fin des bols à croquer !

Article rédigé par Mathilde (Co-Fondatrice de SoMalté)

Avec mon associée nous avons décidé de mettre fin à l’entreprise pour des raisons personnelles. Malgré cette décision, j’ai poursuivi mes efforts de mon côté pour honorer les dernières commandes, écouler le stock et trouver un repreneur pour SoMalté. Cette transmission revêtait une importance capitale à mes yeux. Au-delà de la transformation d’un échec en réussite, assurer la pérennité de notre mission me tenait à cœur, car je continue de croire en l’impact positif de nos bols sur une économie plus durable.

Ainsi c’est avec joie que je passe le flambeau à Yaka Blois, une entreprise en parfaite harmonie avec les valeurs sociales et écologiques de SoMalté. Yaka Blois est une entreprise de réinsertion professionnelle de personnes éloignées de l’emploi. Tout comme SoMalté elle s’inscrit dans une économie circulaire et développe des projets passionnants tels que la recyclerie de vêtements. Un superbe projet à suivre de près !

Quelles sont les raisons derrière cette décision d’arrêter SoMalté alors même que nous étions sur une superbe lancée ?

Avec mon associée, ça ne collait plus, nos visions divergeaient, rendant l’association impossible. Je n’ai pas non plus voulu continuer en solo, ces années d’entrepreneuriat m’ont épuisée. Le timing peu idéal au début (6 mois avant le Covid), les week-ends et les nuits passées à produire des bols, la gestion de la campagne de crowdfunding et simplement la création de l’entreprise ont pris leur tribut.

Néanmoins SoMalté m’a offert une expérience 360° : juridique, commerciale, industrielle, financière, marketing, communication, etc. Des domaines explorés grâce à ma start-up. Cela a renforcé mon agilité, élargi ma vision stratégique, et m’a appris à apprendre constamment.

SoMalté était aussi une montagne russe émotionnelle, un shot d’adrénaline, une sensation de pouvoir soulever des montagnes et changer le monde. C’était un alignement parfait avec mes valeurs écologiques et mes actions. Une expérience si intense qu’elle peut te consumer tout en te grisant. 

Ce que j’ai appris lors de ces années d’entrepreneuriat et ce que j’aurais fait (ou pas) avec le recul et qui pourrait aider les primo entrepreneurs :

  • Sois transparent sur les améliorations à venir, inclus tes clients dans ce processus d’amélioration et transforme-les en partenaires. Sois d’autant plus transparent lorsque tu es une entreprise à mission parce qu’on en attendra plus de toi. 
  • Fais une ACV, c’est utile pour visualiser les améliorations écologiques à prévoir et comment tu te situes par rapport à tes concurrents.
  • Prends soin de ta santé mentale et physique ainsi que celle de ton équipe. Fais un break quand il faut, n’attends pas le dernier moment. C’est un marathon, il faut tenir sur la durée.
  • Définis ta plateforme de marque rapidement. Cela clarifie ton positionnement, te donne une vision long terme et t’aide pour définir tes stratégies business, marketing et communication.
  • Parle aux émotions des gens, les gens adhèrent à un univers, une mission, pas seulement à un produit.
  • L’entrepreneuriat c’est de la navigation à vue, structure-toi un maximum. Avec la ruche j’ai suivi un atelier sur le masterplan et ce fut une révélation ! Comment définir ses objectifs court/moyen/long terme en fonction de sa vision, les chantiers à mettre en place et les actions à menées qui en découlent, ça éclairci l’horizon.
  • Entoure toi un maximum, cherche de l’aide et demande conseil. Il y a beaucoup de structures en France pour aider les entrepreneurs. Tu en auras besoin pour monter en compétence très rapidement sur des sujets que tu connaissais ni de près ni de loin. Ils sont aussi un soutien moral indispensable pour ton avancement. Encore merci social 3.0 !
  • C’est bien d’écouter les avis de chacun, mais tu dois prioriser et ne pas suivre tout ce qu’on te dit de faire au risque de perdre de vue l’essentiel et de devenir une girouette.
  • Si c’était à refaire, j’aurais fait la ruche avant Smartfood. Nous n’étions pas suffisamment développées lorsque nous avons intégré Smartfood. La ruche offrait plus de cadre pour transmettre le B.A.BA de l’entrepreneuriat pour des jeunes pousses.
  • Les opportunités ne sont pas toujours là où tu t’attends, ne reste pas trop campé sur tes positions.
  • Si tu es une femme, tu auras certainement le syndrome de la bonne élève et il va falloir batailler fort avec toi même. Si tu attends que tout soit parfait, tu vas attendre longtemps…
  • Ne te laisse pas driver par tes peurs et confronte-toi à la réalité le plus rapidement possible, même si c’est de bric et de broc.
  • Avant de t’associer avec quelqu’un, discute beaucoup beaucoup beaucoup sur vos visions, vos manières de travailler, ce qui vous agace, ce qui vous fait vibrer, comment vous réagissez dans telle ou telle situation, votre manière de communiquer, etc.
  • Si tu arrêtes ta start-up pour X,Y raisons, cela ne signifie pas forcément que c’est la fin du projet. Même si dans ces moments-là tu as juste envie de passer à autre chose et que tu n’entrevois pas forcément la possibilité de revendre, sache que j’ai réussi alors même que toutes les chances étaient contre moi. Moralité : on ne sait jamais ce qu’il peut arriver, donc courage !

Et dernier mot de la fin, pour dédramatiser l’échec, comme le dit ???? Karine Trioullier au micro de Louise Aubery pour certain « un entrepreneur est considéré entrepreneur quand il s’est déjà pris le pied dans le tapis »

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