Beaucoup d’entre vous ont déjà entendu parler des chaussures françaises Made in Romans. Mais connaissez vous vraiment le groupe Archer?
Archer est né il y a 27 ans, de la volonté d’acteurs locaux de regrouper leurs forces pour tenter de trouver des solutions à l’exclusion et au chômage. Petit à petit, Archer a complété sa structuration juridique pour l’adapter à l’évolution de son projet : les premières sociétés ont vu le jour en 1992, la holding d’animation la SAS Groupe Archer en 2007. Cet été, Archer a finalisé une augmentation de capital.
Pour découvrir Archer, c’est ICI
Christophe Chevalier nous raconte l’histoire de sa maison
(Article rédigé par Christophe CHEVALIER, Président du Groupe ARCHER)
Une maison avec la porte toujours grande ouverte, pour se tenir ensemble bien au chaud
Superviser nos fabrications de sandales pour le printemps prochain, choisir la forme de la semelle, valider la communication de nos prochaines ventes privées, participer à une conférence téléphonique pour fixer la prochaine rencontre du Coorace, animer une rencontre avec des salariés de notre Pôle de compétence, prendre le temps d’un long échange pour préparer la rencontre nationale inter pôles de coopération, participer au jury de notre école de l’entrepreneuriat et puis, entre une réunion d’associés de notre coopérative et une d’actionnaire du groupe, imaginer avec les services économiques un fonds d’investissement local…
Préparer le business speed meeting de l’association locale de chefs d’entreprise, le stand au prochain salon, la conférence de presse pour la crèche interentreprises et l’impression du programme trimestriel des ateliers partenariaux du Pôle sud.
Faire les relances de factures, les attestations d’employeur, gérer les acomptes des salariés, imaginer une architecture informatique qui pourrait prendre en comptes des salariés uniques, de multiples employeurs, garder un œil sur la trésorerie, un œil sur Mme Michaux qui vient ramener son contrat et qui nous parle de l’appendicite de son grand …
Une visite de chantier à 5 heures, un saut dans notre atelier à 20h30, un recrutement urgent, une permanence le week-end pour les salariés du transport à la demande, un devis pour une aide à domicile, un autre pour un arrosage intégré et un proto à chiffrer dans notre atelier de sous-traitance.
Le quotidien multiple d’une entreprise plurielle ancrée dans le territoire
A cette logique, les cabinets d’experts, les grandes pointures de l’analyse des organisations nous engagent à rationaliser nos modes de fonctionnement et nos structures, à limiter nos champs d’action. Aux pratiques généralistes, ils opposent celles de spécialistes performants qui, pour chaque problème vont être à la pointe du savoir, du comment s’y prendre et du savoir comment traiter. Il faut un service pour chaque fonction, un service pour coordonner les fonctions principales, des groupes projet pour sortir des logiques de service…
Un découpage de type « un projet, une mission, une structure » serait plus simple à appréhender, « plus lisible » qu’une seule organisation regroupant, dans une configuration complexe, l’ensemble de ces missions et activités.
C’est oublier qu’un organigramme sur une feuille de papier est une illusion d’optique. En effet, il présente, à plat, côte à côte, des activités qui dans la réalité se superposent, s’emmêlent et communiquent entre elles par une multitude de couloirs, canaux et cordons par lesquels circulent de l’énergie, des idées et des collaborations. Ce sont ces énergies qui rendent possible un atelier de fabrication de chaussures là où il était écrit « que les conditions n’existaient plus sur le territoire » ou une activité pour laquelle il était dit que notre territoire n’avait pas la taille critique.
Bien sûr il faut mettre de la rigueur, de l’organisation, c’est un chantier permanent mais nous, dans notre maison, on a plus de fonctions et d’ambitions que de salariés alors nous continuerons de faire le choix de la grande maison plutôt que répartir les diverses activités dans plusieurs petits pavillons.
Une maison suffisamment vaste et ouverte, disposant d’une palette d’activités et de services, pour répondre aux attentes des pouvoirs publics, des entreprises, des personnes exclues du monde du travail, des citoyens…. Le loyer et les frais d’entretien en sont bien sûr élevés mais finalement plutôt inférieurs à ce que seraient les coûts cumulés de plusieurs petites unités.
Et puis, c’est plus facile de passer de pièces en pièces que de ressortir dehors pour aller à l’autre adresse, surtout si, comme beaucoup de personnes qui fréquentent la maison, on n’est pas bien couvert et qu’on risque de se perdre en chemin.
Pour en savoir plus sur Archer en images c’est ICI
Non je ne savais pas qu’archer se situer à Romans capitale pendant longtemps de la chaussure, je suis contente de voir que toutes les industries n’en sont pas parties, et certaines résistent